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Un bijou (ein literarisches Kleinod), les Souvenirs de mon enfance

En février 1924, avant de partir une seconde fois pour Lambaréné, adossé contre des piles de caisses dans son entrepôt de Strasbourg, rue des Greniers, Schweitzer terminait à la hâte la rédaction de ses « Souvenirs de mon enfance », Aus meiner Kindheit und Jugendzeit. S'il se penchait sur l'époque et le vécu de son enfance, dans cette période critique, risquée de son existence (qu'allait-il trouver à Lambaréné ? N'était-ce pas une folie que d'y retourner et d'avoir à tout recommencer ?), c'était bien une façon de faire le point et de rassembler ses forces. Une sorte de psychanalyse, d'autoanalyse ? Oui, d'autant plus que l'impulsion d'écrire ses souvenirs lui venait d'un psychanalyste amateur justement, son ami le pasteur zurichois Oskar Pfister, qui correspondait avec Freud.

Chose psychologiquement difficile encore : il allait partir cette fois sans sa femme, obligée de rester à la station climatique de Königsfeld (Forêt-Noire) pour des raisons de santé et aussi pour s'occuper de leur fille Rhéna, née en 1919 ; il ne savait pas si des jeunes médecins « sans frontières » allaient le rejoindre et le seconder ; il emmenait cependant avec lui un jeune anglais, un boy scout, Noel Gillespie, dont il attendait qu'il lui donne des leçons de conversation anglaise au cours du voyage et, une fois sur place, qu'il l'aide dans sa réinstallation. Ce qui se fit à leur commune satisfaction. Schweitzer a toujours été habile à utiliser les ressources humaines, dans une logique du gagnant-gagnant !

Le récit, Aus meiner Kindzeit und Jugendzeit, qui sera traduit en français par vous ne devinerez jamais qui : l'oncle Charles Schweitzer, nul autre que le grand-père de Jean-Paul Sartre, est un document historique d'un très grand intérêt et un « petit bijou littéraire ». C'est pas moi qui tombe dans un excès de louange, c'est le grand Hermann Hesse qui l'a écrit :

« Von allem aber, was der grosse Kamerad geschrieben hat, liebe ich am meisten seine Kindheits-und Jugenderinnerungen. In diesen unvergesslichen Seiten, in denen Schweitzer schlicht von seinen Herkünften und ersten Lebensjahren erzählt, spürt man konzentriert das ganze Erbe enthalten, das er angetreten und so vorbildlich verwaltet hat. Und es weht da eine Innigkeit und Wärme des Herzens, die einen an die schönsten Kindheitsgeschichten deutscher Sprache, etwa die von Jung-Stilling, erinnert. »

Festschrift-Beitrag, 1955

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